L’Évangile nous ouvre à plusieurs manières de vivre le don.
Nous, Disciples de l’Évangile, nous nous sentons appelées à suivre différents chemins et en particulier :
Charles de Foucauld écrit à son cher ami du lycée :
Comme Charles de Foucauld, nous faisons aussi l’expérience qu’il est vital de rencontrer Jésus et son Évangile et d’aider les autres à le rencontrer… parce que la vie change quand on a rencontré Jésus et on se laisse « toucher » par Lui, et par conséquent, on ne peut manquer de le faire connaître aux autres !
C’est grâce au « travail quotidien » réalisé en fraternité, consistant à écouter l’Évangile et à prêter attention aux événements de la vie, que nous pouvons voir les manières les plus différentes par lesquelles le Seigneur continue de donner un sens aux questions et aux désirs de chacune de nous et de beaucoup de personnes.
C’est ainsi que notre recherche de Dieu, nos questions se mêlent à la vie des nombreuses personnes que nous rencontrons : dans des villes multiculturelles et multiconfessionnelles telles que Milan, Marseille, Turin, Viviers, Tirana, Alger ou dans les paroisses plus petites situées dans des zones de province.
Le temps consacré à la prière ouverte et partagée avec tous ceux qui souhaitent s’y unir, le soin et l’accompagnement des jeunes et des adultes à l’écoute de l’Évangile et de la vie nous confirment l’importance de continuer à être des femmes consacrées qui cherchent à se donner avec créativité pour l’écoute et l’annonce de l’Évangile …
Chercher la “petite vie de Nazareth” dont parle Charles de Foucauld, c’est pour nous choisir de rester plongées dans la vie ordinaire, dans la vie quotidienne faite, pour tous, de joies et d’épreuves…mais pourquoi la vie quotidienne, dans sa routine, a-t-elle de la valeur dans ce qu’elle nous demande chaque jour ?
Ce qui nous motive est le fait que la vie quotidienne, la “vie de Nazareth”, composée de petites choses de chaque jour… est la vie choisie par Jésus pendant trente ans.
La vie de Nazareth, aujourd’hui, nous offre l’occasion de rester en relation avec la réalité en reconnaissant que l’on peut rencontrer Dieu dans les petites choses : dans la prière de tous les jours ou en étendant le linge ; dans les différents lieux de travail, là où l’on cherche à vivre les relations et les diverses activités avec passion et à table où il y a toujours de la place pour qui arrive….
C’est une vie qui n’est pas sous les projecteurs mais une vie qui, quand on s’y attend le moins, nous réserve des surprises, si nous savons discerner la profondeur et la richesse du sens des petites choses.
Nous faisons l’expérience, dans cette petite vie de Nazareth, que le soin porté aux petites choses, l’attention portée aux détails donnent de la qualité et de la chaleur aux relations. On peut, avec de petits gestes, embellir la vie et les rencontres quotidiennes, simplement. Nous nous rendons souvent compte que nous sommes précédées par le bien et par de bonnes relations qui répandent l’amour de Dieu.
Rencontrer les autres et les accueillir, se laisser rencontrer et accueillir chez eux, est aussi un défi pour nous et cela nous demande continuellement de sortir de nos schémas, d’abattre les murs que nous avons en nous, pour faire place à l’expérience de fraternité.
A notre époque, il n’est pas évident pour quiconque de créer des lieux de fraternité, il n’est pas évident de voir dans l’autre, un frère, une sœur à rencontrer ; il n’est pas non plus certain que ceux qui nous rencontrent voient en nous un frère ou une sœur vers qui aller.
Comme Jésus a dépensé sa vie pour être un frère pour tous, nous souhaitons aussi l’imiter en choisissant de vivre dans des fraternités ouvertes où tous peuvent se sentir chez eux : pauvres et riches, en bonne santé et malades, chrétiens et de toutes religions, croyants et non-croyants, jeunes et personnes âgées …
De cette façon nous expérimentons la réciprocité de chaque rencontre, la possibilité d’une amitié entre des personnes et des mondes apparemment différents ; une amitié dans laquelle nous ne sommes pas toujours celles qui accueillent, mais où nous sommes nous-mêmes accueillies et où d’autres peuvent aussi prendre soin de nous.
La rencontre avec l’autre nous fait regarder notre propre vie sous un regard différent, nous aide à reconnaître que l’existence n’a pas une unique perspective, que dans le regard de l’autre, différent du nôtre, nous entrevoyons notre vérité et la sienne plus profondes.
Nous vivons dans treize fraternités. La fraternité principale se trouve en Italie, à Castelfranco Veneto (Trévise). D’autres fraternités locales sont présentes en Italie dans les diocèses de Trévise, Belluno, Milan et Turin, en France à Viviers et à Marseille, en Albanie à Tirana et en Algérie à Alger.
L’expérience de la fraternité affiliée commence en Italie avec la première personne affiliée.
En 2007 à Tamanrasset, en Algérie, nous faisons partie de l’Association Famille Spirituelle Charles de Foucauld, qui rassemble vingt groupes de religieux, religieuses, prêtres et laïcs.
En décembre 2000, nous sommes reconnues comme Institut religieux de droit diocésain par l’Evêque de Trévise, Mgr Paolo Magnani, lequel a approuvé aussi nos Constitutions et Directoire.
Commence le chemin de discernement vocationnel suivi par sœur Antonella.
Ouverture de nouvelles fraternités en plus de la fraternité principale qui se trouve à Castelfranco Veneto.
Nous avons choisi de ne pas avoir d’œuvres propres et de travailler à l’extérieur, selon les aptitudes de chacune, pour partager les conditions de beaucoup de personnes et ainsi apporter un témoignage évangélique.
Au cours des différentes années, nous avons individualisé, dans la spiritualité de Charles de Foucauld, les aspects qui ont donné forme à notre charisme : une prière quotidienne intense pour contempler, avec le regard de Dieu, les appels de notre histoire ; l’accueil dans nos petites fraternités de sœurs et frères dans le besoin ; l’annonce de l’Évangile selon le Style de Jésus à Nazareth, dans l’Esprit de Marie qui lors de la rencontre avec Elisabeth fait exulter de joie Jean.
La première paroisse qui nous a accueillies, avec grande affection et générosité, a été la communauté chrétienne de Villarazzo, quartier de Castelfranco Veneto, dans le Diocèse et la Province de Trévise.
Le 20 janvier 1975 ces premières sœurs ont obtenu, de l’Evêque de Trévise, Mgr Antonio Mistrorigo, la reconnaissance officielle comme Association de fidèles.
Nous avons commencé notre expérience en 1973. Un petit groupe de sœurs, désireuses de vivre de manière authentique leur existence, sous la forme de la vie religieuse, a accueilli les appels de l’Evangile et les instances du Concile Vatican II.