12ème dimanche du temps ordinaire – Année A
Puisque nous n’avons pas les Commentaires de Charles de Foucauld aux chapitres 9 et 10 de l’Evangile de Matthieu, nous proposons un commentaire à l’évangile en parallèle Lc 12,2-7
« Tous vos cheveux sont comptés, ne craignez donc pas ; vous valez plus que beaucoup de passereaux… »
Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous rassurer ainsi, de nous fortifier ainsi ! Rien ne peut nous arriver sans votre permission, car tous nos cheveux sont comptés, et pas un ne tombe sans votre autorisation, et tout ce que vous permettez peut et doit servir à notre bien spirituel : « Tout ce qui arrive est pour le bien de ceux qui aiment Dieu. » Nous valons mieux que beaucoup de moineaux, et vous les nourrissez tous, les petits, les jeunes, les vieux, à plus forte raison donnerez-vous le nécessaire à ceux qui vous aiment, et si jamais vous les en laissiez manquer, c’est que ce serait grâce de votre part et particulièrement utile à leur bien spirituel : si vous laissiez mourir de faim une âme qui ne cherche que le royaume de Dieu et sa justice, c’est que ce chemin serait le plus sûr et le meilleur pour elle pour monter au ciel. Que vous êtes bon, ô tendre Père, d’avoir ce soin de vos pauvres petits-enfants et de les emmailloter ainsi dans les bienfaits de votre Providence ! Ô bon Père, comme je me sens dans votre main, sous votre aile, et que cela est doux !
Ne craignons rien, ni homme, ni chose, ni événement, ni souffrance, ni pénurie, ni nous-mêmes (d’une certaine manière, car bien qu’il faille toujours s’humilier à la vue de sa profonde et complète impuissance, il faut tout espérer, parce que : « Nous pouvons tout en celui qui nous fortifie »)… Ne craignons qu’une chose, ne pas faire la volonté de Dieu. Mais quand nous faisons la volonté de Dieu, oh ! ne craignons rien, ni homme, ni nulle autre chose, car, quoi qu’il puisse nous arriver, du moment que nous faisons la volonté de Dieu, c’est béni, c’est heureux, c’est pour notre bien et c’est pour la gloire de Dieu. Faisons toujours la volonté de Dieu et ainsi, il sera, quoi qu’il nous arrive, glorifié par nous dans la mesure de sa volonté, ce qui est la seule chose que nous désirons pour nous-mêmes[1].
[1] M/355, sur Lc 12,6-7, en C. de Foucauld, L’Imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 49-50.