Disciples de l'Évangile

Commentaire de Charles à l’Évangile du 21 juillet – Mc 6, 30-34

16ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Que vous êtes bon, mon Dieu, Vous avez pitié de ces hommes, parce qu’ils sont comme des « brebis sans pasteurs »… Oh ! que cela est vrai et que nous sommes des brebis sans pasteurs lorsque nous ne nous serrons pas, obéissants, autour de Vous ! Que vous êtes bon, mon Dieu, d’avoir pitié de nous !.. Votre amour, Votre pitié se traduisent en deux actes et annoncent un troisième bienfait ineffable : Vous donnez d’abord la nourriture aux âmes de ces pauvres brebis, leur enseignant beaucoup de choses, puis, ayant encore pitié de leurs corps, Vous les nourrissez de pain et de poisson… Et ces bienfaits ne sont que le commencement des effets de Votre Amour, ô mon Dieu ; le pain que Vous multipliez pour nourrir cette foule est la figure de la Sainte Eucharistie, de ce mystère par lequel Vous nous aimez « jusqu’à la fin », sans fin, nous donnant comme nourriture Vous tout entier, Dieu tout entier, Jésus Homme-Dieu tout entier ! Oh ! mon Dieu, que Vous êtes divinement bon !

Ayons pitié des hommes, soyons tendres, pitoyables à la vue de tous leurs besoins ; faisons tout le bien à leurs âmes et à leurs corps ; que notre charité soit agissante comme celle de Jésus,… qu’elle ne se réduise pas à des sentiments, à une pitié intérieure, ni à des paroles, mais qu’elle se traduise en actions et que ces actions n’aient d’autres limites que la volonté de Dieu, volonté que nous pouvons toujours connaître par notre directeur spirituel…

Soyons reconnaissants sans fin à Dieu du don par lequel Il nous aime sans fin, Il se donne à nous sans fin, s’abandonnant, se confiant si complètement à nous, nous à qui tant d’hommes ne se confieraient pas; nous épousant, se donnant à nous si complètement, nous que tant de mortels trouveraient indignes de leur union ; nous donnant, dès ici-bas, ce qui fait le bonheur des élus, le bonheur de Dieu même, Dieu tout entier, à nous pécheurs… Ne perdons jamais par notre faute ni une communion, ni un moment de présence auprès du Tabernacle… Ce n’est plus le fini, ici, c’est l’infini… Rien de créé, mille univers comme celui-ci ne sont qu’un néant à côté de la grâce, de la faveur qu’il y a d’être un seul instant au pied du Tabernacle, bien plus encore, de recevoir la divine Hostie. C’est Dieu, c’est tout : tout le reste n’est que la créature, c’est-à-dire le néant [1].


[1] M/202, sur Mc 6,33-44, en C. de Foucauld, La bonté de Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 134-136.