17ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année B
« Jésus, voyant qu’ils voulaient le faire roi, s’enfuit seul dans la montagne. »
Merci, mon Dieu, de nous donner cette double leçon : leçon de fuite des honneurs même les plus mérités, leçon de solitude ! Toujours, mon Dieu, vous poursuivez votre même but : nous faire aimer Dieu de tout notre cœur. Vous disposez ici nos cœurs à cet amour en les vidant de l’amour des honneurs, de la gloire, de tout ce qui est grand aux yeux des hommes, et en les vidant de l’amour de la société, de la famille, des amis, des relations avec les humains… Que vous êtes bon, mon Dieu, de poursuivre avec cette constance un but qui est pour nous toute félicité…
Refusons tout honneur, même juste, même mérité, même avantageux en apparence pour les âmes, à moins que l’obéissance ne nous oblige à l’accepter (soyons sûrs que, quand l’obéissance à notre directeur ou (à son défaut) à la volonté de Dieu clairement exprimée et consciencieusement reconnue ne nous oblige pas à l’accepter, les âmes, loin de perdre en réalité, gagnent tout à ce que nous imitions Jésus «notre voie», Jésus toute perfection, bien qu’en apparence elles puissent sembler y perdre… L’exemple d’imitation de Jésus, l’exemple d’humilité que nous leur donnons vaut mieux que le bien problématique que nous eussions fait autrement… Si Dieu avait jugé le contraire, il nous aurait fait commander par l’obéissance ou manifesté clairement sa volonté.) — Cherchons toujours la solitude, quand la volonté de Dieu ne nous pousse pas parmi les hommes… Notre Seigneur a vécu à Nazareth dans la solitude des cénobites, au désert dans la solitude des ermites, dans sa vie publique, jeté par la volonté de Dieu dans le monde, il se réserve de nombreux moments de retraite et de solitude… À son exemple, embrassons, selon la vocation que Dieu nous donne, soit la solitude des cénobites, soit celle des ermites, soit, si Dieu nous donne mission d’exercer la vie apostolique, cette triple retraite, cette triple solitude qui consiste dans la solitude continuelle de l’âme adorant Dieu dans le sanctuaire intérieur d’elle-même, dans la solitude quotidienne de l’âme se recueillant d’une manière particulière à certaines heures, spécialement consacrées à la prière, dans la solitude accidentelle de l’âme passant des jours entiers, des périodes entières dans la « retraite » et la prière[1].
[1] M/444, sur Jn 6, 14-15, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé, Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997,161-162.