DIMANCHE DE PÂQUES, RESURRECTION DU SEIGNEUR – Année B
« Marie !.. Rabboni !.. Va à mes frères… »
Mon Dieu que vous êtes divinement tendre !.. Que vous êtes aimant, que vous êtes bon !.. Ressuscité, vos premières apparitions sont deux apparitions de consolation aux deux âmes les plus mourantes de douleur de votre Passion et de votre mort : à votre Mère d’abord, « à qui vous apparûtes en premier lieu, et près de qui vous restâtes longtemps », comme vous l’avez dit à sainte Thérèse ; à Marie Magdeleine ensuite… Avec quelle douceur vous apparaissez à cette chère sainte, votre « adoratrice passionnée » comme on l’appelle ! Quelle douceur dans ce « Marie » !.. De quelle voix il a dû être dit !.. Et ensuite, mon Dieu, quelle divine tendresse pour nous tous, pour tous les hommes de tous les âges, dans les paroles que vous laissez tomber : « Va dire à mes frères » ! Vous nous appelez tous « vos frères » ! Que cela est doux, que vous êtes bon !
Soyons tendres comme Jésus, aimants comme lui… Consolons comme lui les affligés, et d’abord ceux qu’il a mis lui-même plus près de nous dans la vie, une mère, une âme chérie ; et ceux qui ont le plus besoin de consolation, ceux qui sont plus près de fléchir sous une douleur plus poignante… Consolons, consolons comme lui ses frères qui sont les nôtres, consolons ses membres, les parties de son propre corps, ces membres de lui-même dont il a dit : « Ce que vous ferez à un de ces petits, vous me le ferez »… Soyons comme lui de tendres consolateurs, des frères aimants pour tous les affligés, pour tous les hommes, surtout pour ceux dont il nous a plus spécialement chargés, mais pour tous, car de tous il a dit : « Ce que vous ferez à un de ces petits, vous me le ferez »… Puisque Jésus daigne nous appeler ses frères, montrons-nous vraiment ses frères, en l’aimant, en lui tenant compagnie, par une imitation et une contemplation continuelles, en cherchant sans cesse à lui être agréable au moyen d’une obéissance parfaite, en le servant, en faisant tous nos efforts pour l’aider (c’est-à-dire: pour lui servir d’instruments fidèles ; car comment un homme qui ne peut rien que par Dieu, peut-il aider Dieu ?) à accomplir son œuvre sur la terre, c’est-à-dire à glorifier Dieu (ce qui se fait en tâchant de sanctifier le plus qu’on peut soi-même et tous les autres hommes et pour cela il faut se sanctifier soi-même le plus possible et se sanctifier soi-même consiste à aimer Dieu le plus qu’on peut… Tout revient toujours à aimer Dieu, aimer Dieu : c’est là que tout commence, là que tout finit ; c’est par là qu’il faut nous-mêmes commencer et finir ; c’est cet amour qui doit remplir le commencement, le milieu et la fin de tous nos instants, de tous nos actes, de toute notre vie… Aimons Jésus parfaitement et nous serons ses frères parfaits, ses vrais frères… L’amour contient l’accomplissement de tous les devoirs, de toutes les perfections : aimons, aimons Jésus [1]!)
[1] M/ 521, sur Jn 19,38-20,18 en C. de Foucauld, L’imitation du Bien Aimé, Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 283-285.